viernes, 23 de agosto de 2013

CANADA: Rejetons la charte des «valeurs québécoises»!

El presente articulo de la revista Partisan del PCR canadiense denuncia las maniobras de los nacionalistas del Partido Quebécois con la llamada Carta de Valores quebécoises, que trata de ocultar, con palabras seudo-progresistas, la autentica dictadura de los valores burgueses. La misma que prohibio el voto a las mujeres en Quebec hasta 1940 y que hoy se apresta a recortar los derechos de las trabajadoras y trabajadores, de los estudiantes y de los pensionistas.

Parti communiste révolutionnaire

Rejetons la charte des «valeurs québécoises»!



22 août 2013 Du prochain numéro du journal Partisan, qui paraîtra le 23 août.

D’ici quelques semaines, le gouvernement du Parti québécois déposera sa fameuse Charte des valeurs dites «québécoises», avec laquelle il espère réaliser une percée importante parmi l’électorat francophone. Le 20 août, Le Journal de Québec dévoilait en primeur les principales mesures qu’elle comprendra. Comme elle l’avait annoncé en campagne électorale – c’est bien l’une des rares promesses qu’elle aura tenues –, Pauline Marois a clairement choisi d’utiliser la carte du nationalisme identitaire pour mousser la popularité de son parti.
Selon le quotidien du groupe Québecor/Sun Media, la charte interdira le port de tout signe religieux apparent dans les institutions publiques ou financées par des fonds publics, incluant les hôpitaux, les centres de la petite enfance, les cégeps et même les universités. Cette interdiction visera d’abord le personnel de ces institutions, mais certains signes – ceux qui cachent le visage, vraisemblablement – seront également interdits aux étudiantes et aux patientes des centres hospitaliers.
Le gouvernement péquiste a donc décidé de «promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes» (sic) en s’attaquant à celles qui portent le foulard islamique. Même si les sanctions ne sont pas encore connues, on comprend qu’il ne sera désormais plus possible à une orthopédagogue de confession musulmane de travailler dans une école publique ou à une préposée aux bénéficiaires de travailler dans un hôpital, à moins de renoncer à une partie de son identité. Heureusement, «le gouvernement Marois ne souhaite pas aller jusqu’à imposer sa nouvelle charte dans les foyers québécois», nous apprend Le Journal de Québec.
Ces mesures seront mises en place, nous dit-on, pour assurer la «neutralité de l’État» – comme si c’était le symbole religieux en soi qui décidait de la politique de telle ou telle institution et de sa mise en application dans une situation donnée. Le fondamentaliste catholique opposé au droit à l’avortement qui travaille dans un CLSC ne porte peut-être pas de symbole religieux visible, mais son idéologie a autant de chance d’influencer sa prestation que celle de l’infirmière musulmane qui porte le foulard ou du médecin juif qui arbore la kippa – sinon plus, car son influence est justement moins apparente, donc plus sournoise.
En principe, chacunE reste tenuE d’appliquer la politique adoptée par l’employeur – en l’occurrence, l’État. Or, sous le régime de la charte péquiste, l’Assemblée nationale continuera à voter des lois sous l’autorité du crucifix qui trône au-dessus du siège du président… Ainsi en est-il de cette fameuse «neutralité de l’État»!
En réalité, celle-ci n’existe pas et n’a jamais existé. L’État a toujours été et il sera toujours l’instrument de la domination d’une classe sur une autre. Au Canada comme au Québec, il représente fidèlement les intérêts de la bourgeoisie, à quelque nuance près selon les intérêts particuliers de telle ou telle fraction de classe qui occupe le pôle dominant à un moment donné.
N’importe quel gréviste ayant déjà fait face à une injonction limitant ou interdisant le piquetage et qui s’est fait matraquer par les flics venus «ouvrir la ligne» pour laisser rentrer les scabs le sait. N’importe quelle manifestante ayant été matraquée ou poivrée et qui s’est retrouvée prise avec des centaines de ses camarades dans une arrestation de masse le sait elle aussi. N’importe quel Autochtone ayant tenté d’exercer ses droits sur un territoire à propos duquel les négociations s’éternisent avec les autorités le sait très bien. Quand le bras armé de l’État frappe, quand son appareil judiciaire criminalise et emprisonne, il ne fait pas de distinction en fonction des croyances religieuses ou de l’absence de croyances religieuses des ennemis de l’État qui se trouvent sur son chemin.
Cette illusion de la «neutralité de l’État», le PQ lui-même, au fond, s’en contrefout. Comme nous l’apprend le même article de la journaliste Geneviève Lajoie, «malgré l’ampleur des changements proposés pour réaliser la laïcité de l’État, le gouvernement Marois souhaite parallèlement envoyer le message que l’héritage judéo-chrétien du Québec n’est pas pour autant balayé sous le tapis». Tiens donc…
Tout comme l’État n’est pas neutre, il n’existe pas non plus de «valeurs québécoises» – sinon celles de la classe dominante. Cette fameuse «égalité entre les hommes et les femmes» qu’on nous présente ainsi, en quoi est-elle particulièrement «québécoise»? Faut-il rappeler que le Québec a été la dernière province canadienne à accorder le droit de vote aux femmes en 1940? Les avancées qui ont été réalisées sur ce plan sont le résultat des luttes menées par les femmes, précisément contre les «valeurs» qui étaient dominantes à une certaine époque au Québec et qui le sont encore en bonne partie aujourd’hui – sauf à considérer que l’égalité entre les hommes et les femmes serait désormais acquise.
Au lendemain de l’élection du PQ en septembre 2012, nous avions mis les travailleurs et travailleuses en garde contre le piège du nationalisme identitaire péquiste. Dans un contexte de crise tout spécialement, les capitalistes ne souhaitent rien de mieux que de nous voir nous en prendre à d’autres travailleurs ou travailleuses, plutôt qu’à eux. C’est vrai en Grèce, c’est vrai en France (où la chef du Front national Marine Le Pen a d’ailleurs applaudi la victoire de Pauline Marois et du PQ), ce l’est aussi au Québec et au Canada.
Le PQ tentera de nous mobiliser sur les questions de «laïcité» et «d’accommodements religieux» au cours des prochaines semaines, espérant qu’il n’y aura plus personne pour dénoncer son Plan Nord 2.0, l’exploration et l’exploitation du pétrole sur l’île d’Anticosti, le maintien d’un régime de redevances taillé sur mesure pour les grandes sociétés minières, la hausse des tarifs de 6,5% à Hydro-Québec, le dégel des frais de scolarité universitaires ou sa réforme réactionnaire à l’aide sociale inspirée de Diane Finley et Stephen Harper. Ne le laissons nous flouer ainsi.
Rejetons la charte péquiste! Unissons-nous avec les travailleurs et travailleuses de toutes origines pour combattre les capitalistes et leur État!

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